Par Anahé
Je surprends cette semaine une brève insolite énoncée à la radio, de quoi m’amuser suffisamment pour me faire oublier un instant que j’ai repris le boulot.
L’histoire se passe sur le vol direct Rome-Lourdes. C’est déjà un scoop en soi, ça, l’existence d’un vol direct Rome-Lourdes, en charter qui plus est. Les passagers, hommes d’église, simples croyants et autres pèlerins, s’étaient chargés en eau bénite (en effet, que ramener de Lourdes sinon de l’eau bénite, à part une statue clignotante de la Vierge, généralement 100% plastique et made in Taiwan, un portrait du pape peint dans une assiette en faïence ou une de ces médailles miraculeuses dont la principale vertu est de faire la fortune de leur revendeur).
Or, depuis les nouvelles mesures anti-terroristes, la quantité de liquide autorisée par personne a été revue à la baisse de manière drastique, et voilà nos braves passagers sommés de se délester de leur cargaison d’eau bénite, devenue subitement hors la loi. (Sait on jamais … On a déjà eu le coup de la transformation de l’eau en vin, alors dès fois celle ci ne se change en nitroglycérine après le décollage…).
Les pauvres catholiques protestant vigoureusement et contestant la réglementation n’ont pu infléchir les vigiles, qui avaient sans doute davantage peur des foudres de leur supérieur que de celles du Père Eternel, du licenciement pour faute que du purgatoire et des enfers.
Le journaliste rajoute qu’un des messieurs a préféré boire l’intégralité de son eau bénite plutôt que de l’abandonner aux mains des mécréants. Et là, suspens… Va-t-il se retenir jusqu’à l’arrivée pour faire un gros pipi-béni ou accepter de laisser partir la précieuse cargaison, certes légèrement transformée, dans les toilettes de l’avion ?
En tout cas, pour peu qu’il ait fait chaud, il a du se retrouver avec de « sacrées » auréoles.
Anahé, 2007.