Extrait du Monde Primitif Analysé et comparé avec le Monde Moderne par M. Court de Gebelin. vol. 8, tom. 1, Paris 1781.
Du Jeu des Tarots.
Où l’on traite de son origine, où on explique ses Allegories, & où l’on fait voir qu’il est la source de nos Cartes modernes à jouer, etc. etc.
1.
Surprise que causeroit la découverte d’un Livre Egyptien.
Si l’on entendoit annoncer qu’il existe encore de nos jours un Ouvrage des anciens Egyptiens, un de leurs Livres échappé aux flammes qui dévotèrent leurs superbes Bibliothèques, & qui contient leur doctrine la plus pure sur des objets intéressans, chacun seroit, sans doute, empressé de connoître un Livre aussi précieux, aussi extraordinaire. Si on ajoûtoit que ce Livre est très-répandu dans une grande partie de l’Europe, que depuis nombre de siècles il y est entre les mains de tout le monde, la surprise iroit certainement en croissant: ne seroit-elle pas à son comble, si l’on assuroit qu’on n’a jamais soupçonné qu’il fût Egyptien ; qu’on le possède comme ne le possedant point, que personne n’a jamais cherché à en déchiffrer une feuille: que le fruit d’une sagesse exquise est regardé comme un amas de figures extravagantes qui ne signifient rien par elles-mêmes ? Ne croiroit-on pas qu’on veut s’amuser, se jouer de la crédulité de ses Auditeurs ?
2.
Ce Livre Egyptien existe.
Le fait est cependant très-vrai: ce Livre Egyptien, seul reste de leurs superbes Bibliothèques, existe de nos jours: il est même si commun, qu’aucun Savant n’a daigné s’en occuper; personne avant nous n’ayant jamais soupçonné son illustre origine. Ce Livre est composé de LXXVII feuillets ou tableaux, même de LXXVIII, divisés en V classes, qui offrent chacune des objetes aussi variés qu’amusans & instructifs : ce Livre est en un mot le JEU DES TAROTS, jeu inconnu, il est vrai, à Paris, mais très connu en Italie, en Allemagne, même en Provence, & aussi bisarre par les figures qu’offre chacune de ses cartes, que par leur multitude.
Quelqu’étendues que soient les Contrées où il est en usage, on n’en étoit pas plus avancé sur la valeur des figures bisarres qu’il paroît offrir: & telle est son antique origine qu’elle se perdoit dans l’obscurité des tems, qu’on ne savoit ni où quand il avoit été inventé, ni le motif qui y avoit rassemblé tant de figures extraoridnaires, si peu faites ce semble pour marcher de pair, telles qu’il n’offre dans tout son ensemble qu’une énigme que personne n’avoit jamais cherché à résoudre.
Ce Jeu a même paru si peu digne d’attention, qu’il n’est jamais entré en ligne de compte dans les vues de ceux de nos Saans qui se sont occupés de l’origine des Cartes: ils n’ont jamais parlé que des Cartes Françoises, ou en usage à Paris, dont l’origine est peu ancienne; & après en avoir prouvé l’invention moderne, ils ont cru avoir épuisé la matiere. C’est qu’en effet on confond sans cesse l’établissement d’une connoissance quelconque dans un Pays avec son invention primitive : c’est ce que nous avons déjà fait voir à l’égard de la boussole: les Grecs & les Romains eux-mêmes n’ont que trop confondu ces objets, ce qui nous a privé d’une multitude d’origines intéressantes.
Mais la forme, la disposition, l’arrangement de ce Jeu & les figures qu’il offre sont si manifestement allégoriques, & ces allégories sont si conformes à la doctrine civile, philosophique & religieuse des anciens Egyptiens, qu’on ne peut s’empêcher de le reconnoître pour l’ouvrage de ce Peuple de Sages : qu’eux seuls purent en être les Inventeurs, rivaux à cet égard des Indiens qui inventoient le Jeu des Echecs.
Division :
Nous ferons voir les allégories qu’offrent les diverses Cartes de ce Jeu.
Les formules numériques d’après lesquelles il a été composé.
Comment il s’est transmis jusques à nous.
Ses rapports avec un Monument Chinois.
Comment en naquirent les Cartes Espagnoles.
Et les rapports de ces dernieres avec les Cartes Françoises.
Cet Essai sera suivi d’une Dissertation où l’on établit comment ce Jeu étoit appliqué à l’art de la Divination ; c’est l’ouvrage d’un Officier Général, Gouverneur de Province, qui nous honore de sa bienveillance, & qui a retrouvé dans ce Jeu avec une sagacité très-ingénieuse les principes Egyptiens sur l’art de deviner par les Cartes, principes qui distinguèrent les premieres Bandes des Egyptiens mal nommés Bohêmiens qui se répandirent dans l’Europe ; & dont il subsiste encore quelques vestiges dans nos Jeux de Cartes, mais qui y prêtent infiniment moins par leur monotonie & par le petit nombre de leurs figures.
Le Jeu Egyptien, au contraire, étoit admirable pour cet effet, tenfermant en quelque façon l’Univers entier, & les Etats divers dont la vie de l’Homme est susceptible. Tel étoit ce Peuple unique & profond, qu’il imprimoit au moindre de ses ouvrages le sceau de l’immortalité, & que les autres semblent en quelque sorte se traîner à peine sur ses traces.
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Bonjour,
Désolé de poster ici même si ça n’a rien à voir avec le sujet (même si le sujet concerne la voyance).
Comme vous avez écrit un livre sur la voyance, j’étais venu quémander conseil près de vous.
Je vous avais demandé si le Tarot Thot de Crowley pouvait être utilisé en s’affranchissant de ses règles. Vous n’avez pas hésité à me dire qu’il fallait être borderline.
Je viens donc longtemps après vous exposer la manière dont je procède pour avoir un peu votre avis : par exemple, pour faire cléché : si sur la carte les amoureux je retourne la carte du soleil ce sera positif en Amour (on ne peut pas faire plus cliché je sais)
D’abord je n’utilise que les arcanes majeurs (Le Soleil, les Amoureux etc..) et les cartes avec les chiffres (les quatre 1, les quatre 2 etc…). je n’utilise pas volontairement les princes et les princesses, ni les chevaliers…
Je commence (que ce soit pour moi ou autrui) à faire tirer trois ou quatre cartes des arcanes majeurs. Elles détermineront le fil conducteurs des thèmes en lien avec la personne. Par exemple, si l’une elle est la Tour, ce sera un changement dans la vie de la personne (et j’analyse seul si c’est pour moi ou avec la personne si c’est pour elle pour trouver le thème en liaison avec la carte; ce sera par exemple l’amour si la personne s’apprêtait à divorcer…juste pour que vous voyez où je veux en venir).
Ensuite je recouvre d’une ou deux cartes chaque thème, avec toujours les majeurs, comme pour dérouler les aspects ou entrevoir une succession d’évènements dans le temps ou d’aspects successifs liés les uns aux autres.
On peut s’arrêter là avec les majeurs ou pourquoi pas, je dirais, mettre jusqu’à quatre cartes. (donc trois ou 4 colonnes de 2 à 4 cartes).
Vous me suivez toujours ?
Une fois les thèmes définis et les idées générales qui gravitent autour d’eux, vient les précisions. Je recouvre donc chacun des tas les cartes chiffrées pour avoir du précis. De une à quatre je dirais. Parfois une seule carte suffit.
Voilà, j’aimerais avoir votre avis.